Dimanche 26 septembre, la communauté de paroisses de la Bonne Nouvelle à Perpignan célébrait le centenaire de la pose de la première pierre de l'église Saint Martin du Bon Secours dans le quartier éponyme de la cité roussillonnaise. Monseigneur Turini, notre père évêque a présidé la célébration au cours de laquelle il a béni l'édifice et ses fidèles. "A partir de son témoignage le Seigneur vous invite à construire une communauté, qui, jour après jour, ressemble à la vie de votre Saint Patron, tout donné à Dieu et aux autres dans la prière et une vie d’amour et de service.", a précisé Mgr Turini dans son homélie. A la fin de la cérémonie, les paroissiens et les prêtres et soeurs de la Croix Glorieuse ont improvisé un flash mob sur l'incontournable Jerusalema.

Sœurs et Frères en Christ,

Il y a cent ans était posée la première pierre de cette église St Martin. Poser une première pierre, c’est un point de départ, c’est commencer à construire, c’est croire en l’avenir, parce qu’une première pierre en appelle d’autres, puis d’autres encore, jusqu’à l’achèvement de ce que cette première pierre annonce : « un temple saint dans le Seigneur ». A cette première pierre une autre s’y rajoute, faite de chair, de sang, de sainteté : St Martin : pierre vivante de l’Eglise, artisan de foi, de paix et de charité. « Il a été intégré à la construction qui pour fondation les Apôtres et les prophètes et la pierre angulaire, c’est le Christ Jésus lui-même ». A partir de son témoignage le Seigneur vous invite à construire une communauté, qui, jour après jour, ressemble à la vie de votre Saint Patron, tout donné à Dieu et aux autres dans la prière et une vie d’amour et de service. Votre communauté doit prendre appui sur lui, pour grandir, s’affermir, témoigner, évangéliser, pacifier. L’on n’y fait pas assez attention, mais chaque communauté paroissiale doit correspondre au charisme de son Saint Patron et Protecteur. Elle se doit de lui de l’imiter. Il est votre premier de cordée votre guide spirituel, votre appui. St Martin vous montre la meilleure direction, celle qu’il a pris lui-même et qui l’a rendu heureux au point de changer sa vie : suivre le Christ. Nous rencontrons beaucoup de voies sans issue dans nos vies, mais celle du Christ qui est lui-même la VOIE, est la plus sûre et conduit à la VIE sans fin éternellement. L’Evangile qui vient d’être proclamé nous dit comment Martin a vécu la suite du Christ :

  • dans la rencontre de celui qui avait faim, soif, froid,
  • dans l’étranger, le malade, le prisonnier,

non seulement il a vu le Christ, mais Il l’a touché dans les pauvres. Votre Saint Patron n’est pas au-dessus de vous, ou à côté, mais avec vous. Il fait partie intégrante comme la première pierre de cette église, de votre communauté, de votre vie paroissiale. Il est le premier d’entre vous, duquel vous devez repartir sans cesse pour être sûr de garder le cap de l’Evangile et marcher dans les pas du Sauveur.

Il est votre grand frère, qui vous appelle à la fraternité entre vous et avec tous. Invoquez le souvent. C’est cela qui est premier, c’est la base de tout, de toute vie chrétienne. Sans la charité, je ne suis rien nous dit l’Apôtre Paul. Sans la charité, on ne voit pas les pauvres, on passe à côté, on ne voit même pas la vie, on passe à côté. Ainsi chacune et chacun de vous devient la première pierre d’une fraternité à construire, non seulement dans la Maison du Seigneur, mais dans la cité des hommes où vous vivez. Devenez chacune et chacun, première pierre de fraternité. L’Evangile du Christ vous y appelle. C’est la vocation de St Martin, elle devient la vôtre et vous la vivez déjà dans vos fraternités missionnaires. Je ne forme qu’un vœu : qu’elles se multiplient. Car la charité appelle à la fraternité avec tous et la fraternité construit la paix. Cela pourrait être votre devise, mais surtout votre feuille de route : charité, fraternité, paix. Oui la paix célébrée ici, n’est pas uniquement le mémorial de celle qui a mis fin à la Première Guerre Mondiale, quand les canons se sont tus.

Elle est un « chantier permanent », comme l’a dit Matthieu Marie. Elle est

  • à consolider sans cesse,
  • à renforcer toujours,
  • à en réparer les brèches qu’y causent nos divisions,

avec les outils de l’amour et de la fraternité. Oui, la paix est à préserver à tout prix également et surtout par notre prière commune. C’est ainsi que comme Martin, nous serons les bénis du Père et que nous formerons la demeure de Dieu par l’Esprit Saint, la demeure de Dieu parmi les hommes. Mais il n’y a pas d’unité si nous ne sommes pas frères. Elle restera lettre morte, tout au plus une idée, un rêve, un beau projet avec des belles paroles mais qui fera choix blanc. L’unité n’est pas un concept pour les chrétiens. Elle se construit sur la base de la fraternité pour qu’elle soit vraie et durable. Elle garantit la paix. L’unité dans la fraternité supporte les différences, même elle les suppose, elle n’est pas uniformité.. Nous mesurons combien il est difficile de la bâtir si nous ne sommes pas frères. Nous savons qu’avec nos seules forces il est difficile de l’atteindre. C’est pour cela que nous en appelons à celui qui en est le principe dans l’Eglise : l’Esprit Saint. Il resserre nos liens fraternels et rend l’unité possible, en unissant les différences. C’est ainsi que s’établit la paix. Ainsi je complète le devise que je vous confiais comme feuille de route : Charité, fraternité, paix, unité. Pour cela il nous faut prier l’Esprit Saint, l’invoquer souvent. Ce qui nous paraît impossible, parfois inatteignable, Lui le rend possible et réalisable. Mais nous devons le lui demander sans cesse. Que vos fraternités missionnaires soient aussi fraternités spirituelles. Qu’elles viennent se ressourcer au souffle et au feu de l’Esprit pour se réaliser pleinement dans l’amour et l’unité et en être les ferments, les semences plantés dans la terre des hommes. Oui, priez l’Esprit Saint ensemble en Eglise, chez vous, partout et laissez-le agir. Il fera de votre communauté la demeure de Dieu parmi les hommes ici dans ces quartiers pour les accueillir, les écouter, les accompagner, les aimer. La fraternité et l’unité dans l’Esprit sont comme un bel arbre qui tend ses bras le plus loin possible pour que chacun et chacun vienne s’y poser et trouver chaleur, force, tendresse, foi et Espérance et sache que dans la Maison du Seigneur il sera toujours chez lui, attendu et espéré. Devenez frères, unis entre vous et avec tous. C’est le vœu que je forme en cette fête, en vous confiant à Marie, elle qui s’est laissé transformer par l’Esprit Saint pour devenir la Mère de Celui qui est venu rassembler dans l’unité, les enfants de Dieu dispersés, notre grand frère, notre paix le Christ source de l’amour. AMEN.