De retour de Lourdes, après une assemblée plénière des Évêques de France ouverte pour le rpmeière fois aux laïcs et où le thème de l'écologie a largement été débattu, note Père Évêque revient sur cette éxpérience, la prise de conscience qu'elle a déclenché et les pistes sur lesquelles la communauté catholique des Pyrénées Orientales pourrait travailler pour réduire son empreinte écologique et mieux prendre soin de son environnement. Avec des initiatives concrètes. 

"Il y a quelques jours nous étions à Lourdes pour la traditionnelle assemblée plénière d’automne des évêques de France, avec comme thème principal l’Écologie. L’aspect inédit des deux premiers jours est lié aux deux invités qui accompagnaient chaque évêque. C’est la première fois en Assemblée Plénière que des laïcs viennent partager nos travaux. L’intérêt c’est que laïcs et évêques ont tous entendu la même chose. Il y a peu j’étais assez sceptique face aux discours écologiques. Mais quand 6 experts convergent vers les mêmes conclusions, cela commence à vous faire réfléchir et il est certain que ce que le constat fait froid dans le dos.

La non prise de conscience d’une situation écologique planétaire critique aura de graves­ conséquences comme celle des migrations climatiques. Le réchauffement, le problème de l’eau, que nous le voulions ou pas, engendreront des conflits, à cause des déplacements migratoires. Cela va créer des conditions de vie difficile liées à ces mouvements qui obligent ces populations à des migrations forcées. Cette situation va entraîner des peurs et exacerber les sensibilités.

Il faut en chrétiens, prendre la mesure de la gravité de la situation et des changements de vie et de mentalité auxquels nous sommes appelés.

Quelle planète allons-nous laisser aux générations qui nous suivent (2-3 générations) ? Nous portons tous ensemble cette responsabilité. Pas demain mais aujourd’hui.

Nous sommes des pasteurs et des croyants. Dieu se donne à nous dans la Création. Il s’y révèle et nous en découvrons la présence. Nous sommes donc profondément liés à la Création et au Créateur. Détruire la Création, c’est s’opposer et s’attaquer à l’acte Créateur qui reflète la gloire de Dieu. C’est une forme de déconnexion de Dieu pour se connecter au chaos.

En détruisant la Création, l’homme détruit l’homme. Mal se comporter avec la Création, c’est mal se comporter avec Dieu. Et là, notre responsabilité chrétienne et celle de l’Eglise sont engagées. Il y a une vertu essentielle dans ce processus de conversion écologique, c’est l’Espérance. Plutôt que d’évoquer sans cesse, même si l’on doit s’y référer, le péché d’atteinte écologique, plutôt qu’être dans l’affliction passive, soyons dans l’écologie active.

Cela invite très concrètement à un changement de mode de vie qui passe par la décarbonisation autrement dit par la réduction de son empreinte carbone.

Des initiatives concrètes sont en réflexion :

. Proposer à des SDF de cultiver, en bio ou du moins en raisonné dans un premier temps, sur un terrain appartenant au diocèse, leurs propres légumes en lien avec la Soupe St Vincent (paroisse St Christophe du Moyen Vernet) et Moutarde et Macédoine. C’est possible je l’ai vécu dans mon ancien diocèse de Cahors. L’initiative était proposée par les évangéliques.

. Une fête de la Terre organisée par le CMR probablement en septembre 2020

. Le concours d’éloquence que propose l’Enseignement Catholique sur le thème de la conversion écologique

. Planter des arbres, pas n’importe comment, ni n’importe où ?Nous pourrions lancer une campagne auprès de fidèles de nos paroisses et des jeunes,  en y associant les terrains du diocèse et de nos paroisses en les invitant de planter entre 1 et 10 arbres par exemple.

Tout cela et d’autres propositions à inventer, à imaginer vont dans le sens de cette convergence que j’évoquais pour la sauvegarde de notre planète.

+ Norbert Turini 
Évêque de Perpignan-Elne