Le frère mariste Henri Vergès, natif de Matemale dans notre département des Pyrénées Orientales et mort assassiné à Alger le 8 mai 1994 en pleine guerre civile algérienne, a été béatifié ce 8 décembre 2018 avec 18 autres martyrs, lors d'une cérémonie à Notre Dame de Santa Cruz à Oran. Notre Père Évêque, Mgr Turini était présent en Algérie pour assister à cette messe inédite. Dans notre diocèse, le frère Henri Vergès a également été célébré, lors de la solennité de l'Immaculée Conception. Une action de grâce a tout spécialement été célébrée en la Cathédrale par le père Marc Justafré, vicaire général.   

 Il est mort le 8 mai 1994, assassiné dans la bibliothèque d'Alger pour un conflit politique qui le dépassait. Lui qui ne pronait que l'amour du Christ et la fraternité a été le premier de 19 martyrs religieux catholiques tués en Algérie lors de la décénnie noire. Pour lui rendre hommage et marquer sa béatification qui a été officiellement célébrée ce 8 décembre 2018 à Oran (lire ci après), la communauté diocésaine de Perpignan Elne a, lors de la solennité de l'Immaculée Conception, également célébré une action de Grâce en sa mémoire. Son portrait géant était simplement posé au pied de l'Autel pour rappeler sa présence. 

Dans son homélie, le Père Marc Justafré a évoqué la mémoire de frère Henri Vergès et sa cause en Algérei. Il a ainsi demandé "à la Vierge Marie, rose sans épines de le porter lui et tout le peuple de dieu dans son coeur immaculé". 

Auparavant, les vêpres avaient été célébrées en l'église La Réal, puis la traditionnelle procession s'est mise en marche vers la cathédrale pour célébrer l'Immaculée Conception de la Vierge Marie. Une cérémonie au cours de laquelle le père Justafré a renouvelé la consécration de notre diocèse au coeur immaculé de Marie et placer toute la communauté des Pyrénées-Orientales à nouveau sous sa protection. 

 

Célébration inédite à Oran et victoire spirtuelle pour l'Algérie : 

C'est un moment unique et une célébration inédite qui ont été donnés ce 8 décembre 2018 à Oran. La béatification commune de 19 religieux assassinés durant la décennie noire des années 90 en Algérie, dans un pays musulman où les tensions religieuses ne sont toujours pas apaisées plus de vingt cinq après est une prouesse à porter au crédit des autorités algériennes elles mêmes. 

Dans son mot d'accueil, l'archevêque d'Oran, Mgr Vesco a d'ailleurs rendu un hommage émouvant au peuple algérien et aux milliers de victimes innocentes qui ont péri lors de cette guerre civile.   « Nous ne pouvons pas commencer cette célébration sans rendre hommage à la Grande Mosquée, aux milliers et milliers de victimes algériennes de ces années 90 », a-t-il insisté. C'était un moyen sans sous entendus, de reconnaître la souffrance d'une nation et l'isolement d'un peuple face au reste du monde durant cette période et, avant tout, d'accélérer la reconciliation entre les peuples d'une part et les pratiquants d'une autre. « Cette cérémonie, c’est un signe que l’Algérie des musulmans coexiste avec les autres religions », a déclaré de son côté, Mohamed Aissa ministre algérien des Affaires religieuses, artisan de la tenue de cette célébration et de la venue des familles des béatifiés. 

Que « Mgr Pierre Claverie […] et ses 18 compagnons, fidèles messagers de l’Evangile, humbles artisans de paix […] soient dès maintenant appelés bienheureux », a ainsi déclaré le cardinal Angelo Becciu, préfet pour la congrégation spéciale pour la cause des Saints au Vatican, en donnant lecture du décret de béatification en latin. 

Au final, l’image marquante c’est celle de l’icône faite pour la célébration : on y voit les 19 religieux béatifiés, la tête auréolée de doré. Et en bas à droite, Mohamed Bouchikhi. Il était le chauffeur de l’évêque d’Oran. Lui aussi est mort dans l’attentat ce jour-là.