Sœur Inès Nieves Sancho de la communauté des Filles de Jésus de Massac, a été retrouvée morte lundi matin dans le village de Nola, une commune située dans le diocèse de Berberati, à l’ouest du pays. 

Le corps mutilé de cette sœur qui appartenait à la petite communauté locale des Filles de Jésus a été retrouvé derrière la maison où elle apprenait la couture aux jeunes filles, pour se construire une vie meilleure. Elle résidait depuis 1996 dans cette commune, et espérait y poursuivre sa mission malgré son âge avancé. «Je ne suis pas seule ! Il y a les filles !», répondait-elle à ceux qui s’inquiétaient de son isolement.

Dans la nuit de dimanche à lundi, ses agresseurs se sont introduits dans sa chambre et l’ont conduite au centre qu’elle tenait au service des jeunes filles, où ils l’ont décapitée. Aucune revendication n’a été exprimée, mais selon un député local, ce meurtre pourrait être lié au trafic d’organes humains, et aux crimes rituels nombreux dans la région. Certaines superstitions, importées du Cameroun local, poussent certaines personnes à commettre des sacrifices humains pour s’attirer la fortune, notamment en vue de la recherche de diamants. Dans certains cas, les parents eux-mêmes ont tué l’un de leurs enfants dans le cadre de ces pratiques ésotériques.

Ce lundi 20 mai, dans la soirée suivant la macabre découverte, les consœurs de sœur Inès ont tenu une veillée de prière. Les funérailles ont été célébrées mardi matin.
Le diocèse de Perpignan et Mgr Turini en son nom, affiche sa solidarité envers la communauté des Filles de Jésus de Massac (présentes ici dans les Pyrénées Orientales à Osseja et Perpignan) durement touchée par ce crime attroce.
"Chères Soeurs, 
C’est avec beaucoup de tristesse que j’apprends l’assassinat de Sœur  Inès Nives SANCHO, membre de votre communauté en Centrafrique. Présente dans ce pays depuis des années, elle ne souhaitait plus en partir, y donnant sa vie à la suite du Christ, tout particulièrement à travers les classes qu’elle assurait pour le développement humain et chrétien des jeunes filles qu’elle servait. C’est dans la salle de classe même qu’elle a offert sa vie.
Son sacrifice, on ne peut en douter, portera du fruit dans la vie de tous ceux qui l’ont connue. Avec le diocèse tout entier, je m’unis à votre peine et je vous assure de ma prière pour vous et toutes les sœurs de votre communauté."